Jeudi 27 janvier 2011. Je relis par hasard un article de Bernard Poulet, articla paru dans les colonnes de L’Événement du Jeudi du 12 janvier 1989. Jeudi pour jeudi, l’un de ses paragraphes vaut son pesant d’or historique et mérite que je le partage. Je cite :
« Le fanatique craint la démocratie comme le vampire la lumière du jour. Il n’a pas tort : c’est par la démocratie que la Tunisie a fait barrage à l’intégrisme. »
1989. Déjà Ben Ali ? Avec notre onctueuse bienveillance ? La démocratie a peut-être fait barrage à l’intégrisme mais elle n’aura empêché ni la dictature, ni la corruption. Elle n’aura empêché ni la censure, ni la torture. À méditer, pour ailleurs comme pour ici !
Comme quoi, il ne suffit pas d’une constitution, d’institutions prétendument démocratiques pour que vive et survive la démocratie. Il faut des démocrates qui en entretiennent la flamme chaque jour en prenant en main leur propre destin. Il n’y a pas de démocratie vivante sans effort de chacun. Les Tunisiens de la Révolution du jasmin ne veulent absolument pas qu’on leur confisque une seconde fois l’invention de la démocratie. Qu’ils ont raison !
La fin de l’article de Bernard Poulet est encore plus édifiante. Je cite à nouveau :
« Ainsi, face aux fanatismes renaissants, l’heure est à l’invention d’une morale démocratique. On s’y met quand ? »
On s’y est mis quand depuis 1989 ? Depuis le célèbre Bicentenaire de notre Révolution de 1789 ? On s’y mettra quand ? Aujourd’hui peut-être ? ou alors demain ?