le 14/01/2011 - JP BOCQUET |
Au fil des jours…
Vendredi
14 janvier 2011. En évoquant Compiègne dans mon thriller
Dunkerque sous le signe d’Othmane, j’étais loin de me douter que
des événements douloureux de l’actualité tunisienne
renverraient à cette cité d’art et d’histoire, de sciences
également.
Qu’un universitaire unanimement
apprécié ait pu trouver la mort dans les circonstances que
nous connaissons est en soi un non-sens. Toute vie humaine est sacrée.
Je ne connais pas suffisamment
les tenants et les aboutissants de la situation en Tunisie pour porter
un jugement sur ce qui s’y passe. J’essaie modestement de m’informer pour
me forger une opinion. Je ne voudrais pas me cantonner à des jugements
partialement partisans en méconnaissance de cause.
Je pense aussi que les leçons
ne se donnent pas, elles se prennent. Commençons donc par balayer
devant notre porte. Certes, la France de 2011 n’envoie plus les carmélites
à l’échafaud, ne pratique plus les exécutions sommaires,
ne torture plus, ne réprime plus dans le sang les manifestations
antigouvernementales. Certes la peine de mort n’est plus en vigueur pour
les criminels depuis Robert Badinter. Certes nous avons un système
de protection et de solidarité parmi les plus enviés au monde.
Certes.
N’empêche que malgré
la prime à la casse, l’augmentation du prix des carburants et des
énergies, l’augmentation du prix des denrées alimentaires
et autres ne touchent pas de la même façon le smicard et le
patron d’une entreprise du CAC 40. Et je sais des millions de Français
qui rêvent de voir baisser le prix de la baguette et de la bouteille
de lait.
Au train où vont les choses,
aller bosser ou rendre visite aux siens sera bientôt un luxe réservé
aux riches. Polluer deviendra le nouveau privilège. Quant aux plus
démunis, ils croupiront devant les liens virtuels des biens audiovisuels
vendus pour une bouchée de pain mais dans la détresse morale
de l’isolement réel.
Un universitaire qui faisait œuvre
de paix en travaillant au progrès de l’humanité est mort
d’une balle injuste, injuste comme le sont toutes les balles. Sa part à
la construction commune est perdue à jamais. Que sa mort nous oblige
au moins à prendre en compte tous ceux qui meurent dans l’indifférence
parce que, comme le crie Stephan Hessel, l’homme est au service de l’économie
et non l’inverse.
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au fil des jours
Jean-Pierre
BOCQUET
Professeur
de Lettres retraité
Conseiller
municipal
13
allée des églantiers 59229 TETEGHEM
jpbocquet@aliceadsl.fr
Tel:
03 28 26 17 23 - Portable : 06 22 15 88 96
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