le 02/01/2011 - JP BOCQUET
Au fil des jours…


 

    Déjà le deux janvier ! Les Rois enrubannés
Vont se tirer bientôt, généreux en couronnes ;
L’onctueuse galette ou ses succédanés
Rempliront l’estomac d’hydrates de carbone
Truffés de frangipane ou de fruste compote,
Enrobant de miellat la fève égalitaire
Accessible au palais du plus humble des potes
Et propice aux santés où la nôtre s’altère.
Allons-y pour les vœux, les présents, les étrennes,
Le bonheur dans le pré, les mots, l’encens, la myrrhe,
Et l’ivresse des temps où s’exhale sereine 
La sagesse du mage ou de l’homme de Myre.
En guise de cadeaux, le grand saint Nicolas,
Par sa hotte éreinté depuis le six décembre,
Trimballe de Lycie dont il fut le prélat
Un gel roboratif à base de gingembre.
On le sait protecteur des enfants, des marins,
Apaisant la tempête et sauvant du saloir
Les trois petits lardons que quelque mandarin
S’apprêtait à croquer au fond de son boudoir.
Mais parmi ses vertus, l’éminent thaumaturge,
Si prodigue en jouets quand les gens les financent,
A le secret pouvoir de trouver quand ça urge
Tous les objets perdus par vol ou par malchance.
Je l’ai donc imploré d’abolir la misère,
De chercher liberté, travail, amour, reprise,
Et de rendre leur dû à ceux qui désespèrent ;
De marbre il est resté dans un coin de l’église.
Délaissant Nicolas pour le sacré sapin
De fibre synthétique et bariolé d’étoiles,
J’ai contemplé le verre à l’alcool cristallin,
Embrumant mon désir d’un mirifique voile.
Restait le réveillon, restait la Saint-Sylvestre, 
La nuit pétaradante où l’année qui bascule
Engendre les bisous, dextro comme à senestre ;
J’ai donc fraternisé sans le moindre scrupule.
Mais Sylvestre est de bois, son nom nous le rappelle ;
Il nous donne la gueule et la langue de bois,
Le tronc creux des discours et la bûche à la pelle, 
Les réveils douloureux et la bourse aux abois.
Vous êtes comme moi et je suis comme vous ; 
Je veux votre bonheur et vous voulez le mien.
J’ai le péché mignon, c’est un fait, je l’avoue, 
De croire qu’un sourire éclairera demain.
Quand un cœur se rapproche et que vient le regard
Où se nouent les vœux purs dans une épiphanie,
Alors peut apparaître à l’Orient blafard
Le rameau d’olivier de nos mains réunies.


 
 
 
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Jean-Pierre BOCQUET
Professeur de Lettres retraité
Conseiller municipal
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jpbocquet@aliceadsl.fr
Tel: 03 28 26 17 23 - Portable : 06 22 15 88 96