Au fil des jours…
Dimanche 29 mars : après
un samedi pourri par un temps exécrable et une nuit amputée
d’une heure, j’ai cueilli le soleil à son lever, le délogeant
des lourds cumulus qui l’emprisonnent à l’est pour le fixer comme
objectif des 1200 kilomètres autoroutiers que je vais avaler ce
dimanche en direction du Midi.
Il fait froid – le thermomètre
de ma voiture m’indique très précisément 5,5°
- mais il ne pleut pas et le vent s’est calmé. C’est autant de gagné
sur le déferlement de la veille.
La veille passée à
visiter quelques installations réputées propices à
l’éveil des enfants, entre autres un planétarium et un musée
portuaire… Partir à la conquête des étoiles ou des
océans, quoi de plus stimulant en effet ? Surtout quand le retour
au bercail est garanti à cent pour cent… C’est infiniment moins
risqué que l’aventure de l’orthographe qui exige la maîtrise
de règles grammaticales, le commerce des mots et une mémoire
en ordre de bataille. Ce qui suppose des heures de patience, d’attention
et d’entraînement, des heures d’apprentissage résolu et de
lectures actives.
Et les élèves qui
participaient au concours de dictée des DDEN ont sans doute rencontré
plus d’écueils dans le parcours du texte qui leur était proposé
que je n’ai pu en rencontrer dans le parcours fléché et sécurisé
du mini-zoo de Fort-Mardyck. Je finis même par me demander si certaines
activités d’éveil ne sont jamais que des activités
d’endormissement, des fuites déguisées et mirifiques du nécessaire
apprentissage de l’effort, d’insidieux moratoires pédagogiques…
En tout cas, ce ne sont pas les
quelques pélicans casaniers et ramollis de ce zoo qui pouvaient
me transporter en Floride où s’exhibent en cérémoniaires
incontestés du ciel et de l’eau leurs lointains cousins, dans une
débauche de lumière et de couleurs à l’opposé
de cette grisaille mazoutée qui m’offusquait l’œil et la narine.
Mais à chacun ses irisations, n’est-ce pas ?
Je suis rentré chez moi
transi et perclus et il aura fallu un concert de flûtes traversières
le soir pour me réconcilier avec la vie.
Mais ce matin j’étais levé
à cinq heures, bien décidé à partir… même
si la douceur de l’équinoxe s’oubliait un peu derrière le
caprice virginal d’un printemps hésitant, déchiré
entre les tentations extrêmes des chaleurs du rut et des frigidités
de vieille fille…
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au fil des jours
Jean-Pierre
BOCQUET
Professeur
de Lettres retraité
Conseiller
municipal
13
allée des églantiers 59229 TETEGHEM
jpbocquet@aliceadsl.fr
Tel:
03 28 26 17 23 - Portable : 06 22 15 88 96
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