le 24/03/2009 - JP BOCQUET
Au fil des jours…




Mardi 24 mars. Le vent du nord fait des siennes, froid et coupant comme un couperet de guillotine. Ses bourrasques crues qui déchirent les chapelets d’averses effacent rageusement la pellicule de soufre qui recouvrait encore rues et bâtiments à l’ouest de Dunkerque. Anny s’est risquée dans ce secteur samedi dernier ; elle y a gagné une superbe irritation oculaire… Moi je n’ai pas quitté Téteghem : c’est un peu moins toxique.
Pendant ce temps, des gens continuent de s’entredéchirer au nom de l’amour… Le père français et la mère russe de la petite Élise par exemple : ont-ils jamais entendu parler du jugement de Salomon ? Ou encore intégristes catholiques et activistes libertaires sur le parvis de Notre Dame… Que les gens sont excessifs dès qu’ils le peuvent !
La meilleure de la trêve dominicale c’est quand même la création d’un syndicat des travailleurs du sexe. Ce qui était naguère prostitution, racolage actif ou passif, est désormais revendiqué comme aide à la personne, service rendu au prochain. Évidemment, le prochain en question doit avoir de quoi payer ces travailleurs sociaux d’un nouveau genre qui sont loin d’être des bénévoles. Mais enfin, on imagine déjà tous les prolongements possibles : boîtes intérimaires du sexe, ouverture à la concurrence, revendication des 35 heures et des RTT, caisses de retraite, primes de risque, etc. Et qui sait, les séances de réconfort et d’assouvissement seront peut-être remboursées par la Sécu au même titre que les séances de kiné ? Bah ! ce ne sera jamais qu’un trou de plus dans les caisses de l’État. Ni plus ni moins béant que d’autres. Un trou pervers et polymorphe diront certains…
Mais je préfère encore mille fois une prostituée au grand cœur à des parents possessifs et vindicatifs qui se disputent leur enfant comme une balle sur un court de tennis.
C’est le professeur Laborit qui constatait qu’on a tué davantage au nom de l’amour qu’au nom de la haine.
Petite Élise si tu m’entends, toi qui bredouilles à peine, implore les dieux de tes mots simples et de tes yeux innocents que ces père et mère qui t’ont peut-être conçue dans un moment d’égarement, qui revendiquent chacun l’exclusivité de l’amour parental et qui te déracinent à l’envi, t’étiolant dès ta prime jeunesse, ne te réduisent pas à l’orphelinat du cœur par leur hémiplégie juridique. Tu as la chance qu’ils soient deux. Eh bien ! qu’ils puissent redoubler d’amour pour toi par leur présence partagée…
 
 
 
 
 
 
 
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Jean-Pierre BOCQUET
Professeur de Lettres retraité
Conseiller municipal
13 allée des églantiers 59229 TETEGHEM
jpbocquet@aliceadsl.fr
Tel: 03 28 26 17 23 - Portable : 06 22 15 88 96