Au fil des jours…
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Mardi 14 juillet. C’est jour de
Fête nationale. On défile un peu partout ; un peu partout
des feux d’artifice ont réjoui ou vont réjouir les yeux avides.
Le ciel est au diapason.
Le seul mouvement de contestation
de ce jour c’est celui des coureurs du tour auxquels l’on voudrait retirer
les oreillettes. Question de combativité paraît-il… Je suggère
que l’on supprime les barres diététiques et que l’on réintroduise
les cuisses de poulet dans les musettes des coureurs : ça leur donnera
peut-être des ailes. Quel joli spectacle aux connotations guerrières
qu’une cohorte de coureurs ailés et casqués ! Évidemment,
si le poulet était aux hormones, des contrôles positifs viendraient
tout gâcher.
Mais revenons à notre Fête
nationale, à La Marseillaise entonnée d’un cœur ardent par
des milliers de patriotes. Un philosophe des sciences que j’aime beaucoup
et que je lis avec délectation trouve stupide et d’un autre âge
que l’on veuille apprendre notre hymne aux générations montantes.
Il abhorre les relents de racisme qu’elle dégage, et notamment les
expressions « ces féroces soldats » et « un sang
impur ».
Pas plus que lui je ne céderai
aux aventures belliqueuses ; autant que lui je crois que tous les hommes
sont semblables. Qu’on ne compte donc jamais sur moi pour diviniser certains
de mes semblables tout en déniant aux autres les caractères
de l’espèce, comme si le genre humain avait ses propres appendices…
Et pourtant, j’aime La Marseillaise,
j’aime notre hymne national pour cette « liberté, liberté
chérie » qu’il proclame comme un impératif catégorique.
Celle des loups de la Résistance contre la lâche collaboration
complice des pétainistes, celle que Montesquieu inscrivait comme
le corollaire de la Vertu, cette des bons Troglodytes, celle qui nous permet
chaque jour de profiter du bonheur d’être français.
Malgré tout le respect que
je lui dois, je me permets de faire remarquer à mon Michel Serres
chéri (mais que je me refuse à vénérer) que
nos aïeux ont voulu signifier dans nos chants patriotiques que la
France était terre commune et non la propriété d’un
seul ou de quelques uns. Et c’est volontiers que je fais de La Marseillaise
le symbole de la résistance à tous les impérialismes,
quels qu’ils soient et d’où qu’ils viennent, un chant de concorde
et de paix.
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au fil des jours
Jean-Pierre
BOCQUET
Professeur
de Lettres retraité
Conseiller
municipal
13
allée des églantiers 59229 TETEGHEM
jpbocquet@aliceadsl.fr
Tel:
03 28 26 17 23 - Portable : 06 22 15 88 96
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