le 06/04/2009 - JP BOCQUET
Au fil des jours…












Lundi 6 avril. Á 3 h 22 ce matin, la terre a tremblé en Italie dans la région des Abruzzes. Secousses répétées de très grande ampleur et scientifiquement enregistrées selon l’échelle de Richter. Derrière ces mesures, aussi froides qu’objectives, comparatives, et derrière les explications géophysiques du phénomène, derrière ce soubresaut tellurique prévisible qu’aucun dieu courroucé n’a déclenché, surgit pourtant le cataclysme, l’horrible catastrophe, l’hydre assoiffée de ruines et de morts…
L’Aquila : ce nom entre désormais dans l’interminable litanie de nos calamités. L’Aquila dévastée, l’Aquila en pleurs, l’Aquila en deuil…
La semaine dernière, la presse guettait les possibles tremblements du G 20, d’éventuels et affriolants séismes diplomatiques, de quoi vendre et revendre ses scies médiatiques. Elle espérait des couacs, remontait les lignes de fracture entre les uns et les autres, jubilait aux frasques téléphoniques de Berlusconi au sommet de l’Otan, se gargarisait hier encore du saccage sauvage par des casseurs encagoulés de quartiers innocents. Brûler, caillasser, tabasser, détruire… Admirable preuve de fraternité envers  les plus humbles, envers les martyrs de toutes les guerres, envers les victimes des pogroms et des holocaustes n’est-ce pas !... Il est des cagoules de sinistre mémoire, blanches ou noires.
L’Aquila : l’insoutenable cruauté de l’événement devrait inciter les casseurs à d’autres combats que la guérilla urbaine, du moins s’ils revendiquent comme ils le font un monde meilleur et plus solidaire. Les chiens qu’on dresse pour déceler les cadavres sous les chaos de gravats des décombres ont davantage de sens moral… Ils semblent connaître, eux, le prix d’une présence enfouie, d’un souffle de vie qui émane encore, d’un indécrottable espoir de la lumière, d’un enterré en attente de résurrection. Et dans trois jours ou plus, grâce à eux, on remontera encore des enfers des âmes en déshérence. Dérisoires caillasseurs encagoulés, vous méritez les fers et la charrette d’infamie ! Lâches et invisibles commanditaires qui les endoctrinez et instrumentalisez, vous méritez la géhenne !
L’Aquila : je repense au tremblement de terre de Lisbonne, à ce point traumatisant pour Voltaire qu’il renonça pour de bon aux théories simplistes de l’optimisme métaphysique et qu’il comprit qu’entre l’inaction dans la prière et  la nécrophagie, la seule voie humaine est celle de la solidarité qui doit inciter chacun à participer à la manœuvre en usant de toutes ses forces et compétences dans le seul intérêt général.
Lisbonne et l’Aquila : terres de détresse et de douleurs, terres d’apparentes dérélictions et de souffrances… Lisbonne et l’Aquila : soyez aussi, comme tant d’autres à jamais marquées des cicatrices du malheur, des terres porteuses de nos espoirs…
 
 
 
 
 
 
Poisson 01/04/09
L'Aquila 06/04/09
Nuances 07/04/0
TGV 08/04/09
 Insouciance 09/04/09
 Couronnes d'épines 14/04/09
 
 
 
 
 
       

 
 
 

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Jean-Pierre BOCQUET
Professeur de Lettres retraité
Conseiller municipal
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