Mercredi 1er avril. Silence. Inutile d’agiter le moulin à paroles aujourd’hui, tout propos proféré et lancé au vent qui l’emporterait étant  sujet à caution, poisson volant oblige…
Par respect pour les quotas de pêche, je respecterai donc mon quota de jactance, je dois bien cela à l’espèce tant menacée du thon rouge, dont je rêve pourtant de me payer une tranche, grillée au barbecue et à point poivrée.
La télé quant à elle s’est fendue d’un gros poisson, bien plus gros que ceux que l’imagination maladroite des pêcheurs à la ligne tire de souvenirs artificiels plus féconds que leurs lignes hasardeuses et plus généreux que leurs bourriches fantômes ou leurs vaines épuisettes.
Ce poisson excessif – entre nous soit dit à peine digne d’une énigme pour fœtus en gestation – c’est l’info selon laquelle les éoliennes ralentiraient la vitesse de rotation de la Terre. Il s’agit à n’en pas douter d’un hommage indirect rendu aux avantageux qui brassent du vent et qui, impénitents et péremptoires, ralentissent depuis la nuit des temps les progrès de l’Humanité. Á leur différence et en dignes héritières des moulins à vent de Don Quichotte, nos contemporaines éoliennes brassent du vent pour produire de l’énergie. Elles dessinent ainsi de leurs ailes élégantes les cercles démultipliés de l’inventivité humaine…
C’est assez réconfortant somme toute…
J’ai déjà trop parlé. Comme il fait beau, je vais aller brasser le pédalier de mon vélo, mouliner à mon tour…
J’ai dit pour aujourd’hui.
 
 
 
 
 
 
 

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