Mercredi 24 août 2011. Le volet pénal de la rocambolesque affaire DSK vient d’aboutir à ce que l’on qualifierait en France de non-lieu.
Chacun pense bien entendu ce qu’il veut de cette affaire et pensera ce qu’il veut de cette décision. Je tiens trop à ma liberté de pensée pour cadenasser celle des autres en m’efforçant de la plier pour l’aligner sur mes opinions, mes passions et mes haines ou ma ferveur.
Comme je le prévoyais, DSK n’est pas encore rentré en France que déjà nos brillants analystes politiques – dont aucun n’avait prévu naguère la victoire du non au référendum sur le projet de constitution européenne, soit dit en passant – se relaient dans les médias pour nous matraquer qu’avec 28% d’opinions favorables dans les derniers sondages d’opinion sur la question, DSK est disqualifié pour la prochaine présidentielle. Sacrés Tirésias, incapables de reconnaître le symbole d’Hermès dans les serpents entrelacés et qui frappent du bâton en croyant faire bon  usage de la baguette divinatoire ! Les mêmes qui l’encenseront dans trois mois s’il caracole en tête derechef.
Pour l’instant, seul Dieu lui a sondé le cœur et les reins. Pas nos analystes politiques que je sache. Toujours est-il que si je les suis dans leur logique, tous les prétendants au trône à moins de 28% sont donc définitivement disqualifiés. Exit Sarkozy, Villepin, Bayrou, Borloo, Joly, Mélenchon et j’en passe… Inutile d’aller voter dans six mois, nos grands électeurs du petit écran ont déjà voté pour nous. Ce sera donc François Hollande, mais ils se gardent bien de prononcer son nom…
En attendant, la terre tremble sur la côte est des USA, mais n’allez surtout pas croire que c’est le voile du Temple qui se déchire après une inique crucifixion. La nature est indifférente aux bisbilles des hommes.
En Libye, après des mois de combats meurtriers et une débauche de sueur, de larmes et de sang, les rebelles semblent gagner définitivement la partie. Avec l’espoir qu’ils ne céderont pas aux sirènes des islamistes ou des multinationales financières qui sont forcément à l’affût derrière l’aide apportée dans cette affaire par le monde dit libre. Mais, que faire ? La démocratie est une fleur fragile, même arrosée de suffrage universel depuis des lustres.
Quant à l’abracadabrantesque et abominable guide Kadhafi, il est paraît-il introuvable, comme de Ligonnès. Introuvable ? Nulle part ? Serait-on incapables de le dénicher ? On a bien su  arrêter DSK vite fait bien fait et l’enchaîner manu militari. Kadhafi introuvable ? Il a donc su lui aussi trouver son non-lieu. D’ici à ce qu’il vienne planter sa tente à l’Élysée pour la prochaine présidentielle ?