le 08/08/2011 - JP BOCQUET |
Au fil des jours…
Mercredi 31 août
2011. Après les débats avortés et les polémiques
à propos de l’identité nationale, voici qu’on appelle à
la croisade contre le contenu des manuels scolaires.
De quoi est-il question ? D’identité
sexuelle. D’identité sexuelle qui ressortirait autant au contexte
socioculturel qu’à la biologie. S’il s’agit d’identité, c’est
pourtant une évidence. Je suis biologiquement ceci, mais je me sens
comme cela, je me surprends et me comporte comme tel, et je m’assume plus
ou moins bien dans ma volonté ou mon penchant à revendiquer
cela ou à rester ceci.
À lire ou à relire
Les enfants sauvages, de Lucien Malson – malgré les naïvetés
de l’ouvrage et ses sources parfois discutables -, nos néo-croisés
de l’obscurantisme comprendraient peut-être que l’homme n’a pas une
nature mais qu’il est une culture, ou plus exactement que sa nature, c’est
sa culture. On ne naît pas homme ou femme, on le devient, et selon
des interactions infiniment complexes entre ses tendances et les empreintes
des milieux qui nous façonnent.
Pour ce qui est du zizi, Pierre
Perret chante excellemment que, si nous prenons le temps de l’écouter
et d’en rire, nous saurons tout, tout, tout… Mais vouloir réduire
l’identité sexuelle au zizi contingenté, c’est se comporter
comme des zozos…
Roger Ikor avait mille fois raison
d’affirmer que l’école devait rester une espèce de temple
sacré de transmission des savoirs à l’écart des pressions
des lobbies de l’économie, de l’activisme politique ou de la bien
pensance… Mais enfin, autre temps, autres mœurs !
Toujours est-il qu’il existe le
corps de l’inspection générale pour définir les programmes,
qui a les compétences pour le faire et qui devrait pouvoir œuvrer
en parfaite indépendance. Méfions-nous des dérives
où le pouvoir met son nez dans les programmes, les infléchit,
décide de leur contenu et bientôt décrète les
vérités à enseigner. Cela porte un nom et la marque
de régimes peu reluisants, dans l’espace et dans le temps. À
quoi servirait d’initier à la philosophie dès la seconde
– à un âge où cela n’intéresse pas les ados
paraît-il -, si c’est pour leur imposer ce qu’il faut penser ?
Je ne sais qui sont les saugrenus
qui ont signé la pétition. Peu me chaut. Qu’ils aillent donc
s’occuper du sexe des anges et de l’heureux temps mythique où, tous
androgynes, nous ignorions le concept d’identité sexuelle ! À
moins qu’ils ne rêvent d’en revenir au temps béni de l’Inquisition
et des autodafés. Gare alors à celui qui aurait l’audace
de boire de l’eau ou de la liqueur de melon ! On lui sectionnerait sans
hésiter son appendice phallique puisqu’il aurait dérogé
à la règle biologique selon laquelle le sexe fort ne pompe
que du whisky.
En attendant, des manuels scolaires
flambant neufs risquent de passer au pilon parce que, bien entendu, c’est
plus hypocrite et civilisé que de les faire flamber sur les places
publiques. C’est une question d’identité culturelle n’est-ce pas
?
Voltaire, au secours ! reviens
vite…
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au fil des jours
Jean-Pierre
BOCQUET
Professeur
de Lettres retraité
Conseiller
municipal
13
allée des églantiers 59229 TETEGHEM
jpbocquet@aliceadsl.fr
Tel:
03 28 26 17 23 - Portable : 06 22 15 88 96
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