le 17/02/2011 - JP BOCQUET |
Au fil des jours…
Jeudi 17 février 2011.
Il y a quelques décennies, le Mexique était encore pour beaucoup
d’entre nous un pays mythique, rêvé, lesté d’exotisme.
Ses paysages, ses décors, ses civilisations disparues, ses chapeaux
et ses costumes nourrissaient notre imaginaire à travers films,
récits illustrés et chansons. Nous fantasmions sur les Aztèques
et les Mayas dans l’oubli total de la mise à sac des ressources
naturelles du pays par les conquistadores et leur politique d’extermination
des populations locales.
Il y eut là aussi une époque
précolombienne et un après Christophe Colomb qui fut loin
d’être un messie. Aujourd’hui, ce pays de légende a un président
démocrate chrétien qui aime son prochain comme lui-même
pour l’amour de Dieu. Bien entendu, ce président fait passer les
considérations politiques et la raison d’État avant l’exigence
de justice et la loi d’amour. Même Benoît XVI ne trouve rien
à redire à ce comportement…
Je me souviens de quelques paroles
d’un tube de mon enfance, seriné sur toutes les ondes, fredonné
par toutes les lèvres, chavirant tous les cœurs. Quel envoûtement
paradisiaque ! Un accent supposé mexicain entonnait : « On
oublie tout sous le soleil de Mexico, On devient fou au son des rythmes
tropicaux… »
On y oublie tout en effet, même
Florence Cassez légalement séquestrée dans sa geôle
au nom du droit mexicain et par l’habile conjonction de témoignages
et de pièces du procès truqués, de juges partiaux
ou hypocrites, d’un pouvoir en quête de virginité.
À quoi servent les accords
internationaux, les grands organismes de paix et de défense des
droits, les autorités morales, etc. Une fois encore la question
se pose… et la réponse vient trop facilement à l’esprit.
Florence légalement séquestrée
mais légitimement innocente. Au fond, Florence, tu n’as qu’un seul
tort : c’est de t’être trouvée au mauvais endroit au mauvais
moment parce que, précisément, tu t’y trouvais en toute innocence…
Et pendant tout ce temps, les gros bonnets de la drogue continuent de s’en
mettre plein les poches, un peu partout, dans la connivence des plus avisés.
Sous l’insolent soleil de Mexico,
comme sous ses pluies qu’on escamote, tu rêves de liberté
Florence. J’ai vu ton regard dans la presse, ton regard plein de courage
et de détresse.
Il paraît que la justice
fait partie des missions régaliennes de chaque État. Peut-être
faudra-t-il instaurer un droit d’ingérence judiciaire pour qu’elle
soit autre chose que simulacres ? Parce que je crains aussi que, pour l’instant,
les rodomontades ne soient aussi que la forme la plus aboutie du simulacre.
Une vieille chanson m’obsède
désormais Florence. Tant que tu ne seras pas libérée,
je me la réciterai comme une prière. Pour toi, pour que tu
continues d’exister.
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au fil des jours
Jean-Pierre
BOCQUET
Professeur
de Lettres retraité
Conseiller
municipal
13
allée des églantiers 59229 TETEGHEM
jpbocquet@aliceadsl.fr
Tel:
03 28 26 17 23 - Portable : 06 22 15 88 96
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