le 12/12/2009 - JP BOCQUET
Au fil des jours…





            Samedi 12 décembre. Un air soudain plus frais a pris possession des Ramblas de Barcelone, abandonnant l’architecture colorée de Gaudi aux hésitations d’un ciel laiteux. Les passants qui déambulent en quête d’achats pour Noël se mêlent aux touristes cosmopolites enclins à baguenauder ou à emprisonner dans camescopes et appareils numériques tout le pittoresque ambiant. Cette foule chatoyante et pacifique s’attarde à l’occasion devant la pantomime des statues vivantes qui incarnent tous nos fantasmes, de l’envoûtante femme-araignée au cow-boy brut de brut…
Du coup, blasé d’hidalgos hâbleurs, je repense à mon cow-boy Johnny enlisé dans les sables du coma, cloué sur un lit de souffrance dans un hôpital de luxe de son Amérique à lui.
Et lui, à qui pense-t-il la nuit dans son lit, ce Johnny qui s’ennuie ? Á Sylvie ? Á Nathalie ? Á Laetitia ? Á ses primes amours ? Va savoir ! Pense-t-il d’ailleurs, coconné dans son coma lénifiant, oublieux de sa hernie maligne et de son infection nosocomiale ?
On aurait pu le soigner n’importe où, comme vous ou moi, mais il a préféré son Amérique à lui. Modeste et tranquille ? Dans un petit studio ? Avec quelques vélos rouges et des bouteilles de lait ? On aimerait poser ces questions à Line Renaud ou Patrick Bruel qui ont fait le détour… En tout cas, l’hôpital où somnole ce soldat qui s’ennuyait tout seul n’a rien du Bronx.
Mon beau Johnny un peu fané, mon vieux chamane désintéressé qui vole d’album en album et de tournée d’adieu en tournée d’adieu, te voici devenu une simple cotation entre les mains avides de tous ceux qui s’enrichissaient grâce à toi et qui ne voudraient pas laisser quelques plumes à cause de toi !
Finalement, rompant tes balancements  entre le France et la Suisse, ton 50/50 héroïque entre l’amour du public et le sens de tes économies, ton Amérique à toi t’a invité pour passer Noël, mais je doute fort que ce soit au Tennessee.
J’arrête là ma réflexion. On nous bassine suffisamment sur ton cas aux actualités télévisées et dans les journaux : il faut croire qu’en fauteuil roulant, boursouflé et comateux tu fais encore vendre. Et c’est paradoxalement le sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique qui rétrograde en fait divers…
Je te laisse ton Amérique à toi que tu nommes Liberté ; je me contenterai de passer Noël dans ma France à moi que je nomme aussi Égalité et Fraternité. Ma France à moi est telle que je la rêve, c’est celle de la Sécu et de la carte vitale. Elle vaut bien ton Amérique à toi…
 
 
 
 
 
Téléthon 05/12/09
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 Tombe la neige 20/12/09
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Jean-Pierre BOCQUET
Professeur de Lettres retraité
Conseiller municipal
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