LA PEINE DE VIVRE
(Jean-Pierre BOCQUET,éditions Amalthée)


Thème :

“C’est tout à fait ça la vie : de tourbillon en tourbillon, l’écoulement fatal, la perpétuelle liquidation… le cru, le cuit, la cendre et le néant…”
“Heureux ceux qui trouvent à qui parler !”
“Tout est consommé depuis le début mais on s’accroche à sa bouteille, à son parti, à ses idées, à ses désirs, à ses manies et à ses fantasmes, au plat réchauffé de l’amour et même à ses petites misères…”
Ce récit de décomposition s’égrène, pour l’essentiel, entre deux suicides : celui de Louis, le 13 décembre 1957 et celui de la Quatrième république, le 13 mai 1958. L’horreur, les turpitudes et les mensonges qu’on y rencontre à l’échelle d’une cité portuaire comme à celle de la France ne sont jamais que l’avatar d’autres concrétions vénéneuses, celle de Quatorze, celle de mai Quarante et de l’Occupation.
Le protagoniste, Joseph Bogaert, entre en révolte contre l’ordre du temps et des choses qui nous lamine. Après une enfance de misère matérielle et d’humiliations, il a subi les affres des deux guerres, la mort de son frère au front, la maladie et la mort de sa femme Elise, cette belle-sœur, veuve de guerre et mère de trois enfants qu’il a épousée parce qu’il voulait la rendre heureuse.
Il connaîtra le suicide savamment programmé de Louis, ce laissé pour compte de l’existence et de l’amour, et aussi la disparition d’Ahmed, son indéfectible compagnon de travail au cœur pur.
Sa révolte dérange tous les pantins falots et mesquins qui gravitent autour de lui, lâches et égoïstes et qui s’entendent, pour des raisons illusoires, dans la haine de l’autre.
C’est le lecteur qui décidera s’il s’agit d’un pessimisme noir qui nous inciterait à croire que la vie est une punition qu’on nous inflige et que nous sommes nés pour rien ni pour personne.
Quant à lui, le protagoniste semble comprendre enfin qu’il suffirait d’exprimer cet incommensurable amour pour changer le monde. Compter pour quelqu’un, accueillir l’autre, vivant ou mort, telle semble la seule raison de vivre. La marge, infime, est celle de notre lumineuse volonté, celle de l’ultime effort pour articuler le mot indicible au moment du dernier souffle…

Nb de pages : 218 , prix:  17 €
 
 
 
 

DEDICACES A VIRGIN DUNKERQUE SAMEDI 03 JUIN 2006
15 HEURES

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